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Buenos Aires bis

récit de voyage no 14

Cette fois la boucle est bouclée. Nous sommes revenus à la case départ, Buenos Aires !

Après nos presque trois mois passés en Patagonie à découvrir de splendides décors tout en écoutant les oiseaux, le vent, le grincement des arbres, revenir dans cette gigantesque ville de Buenos Aires avec ses 13 millions d’habitants (banlieues incluses), retrouver la pollution, les embouteillages, le bruit, la foule, le stress est un véritable supplice. Si nous pouvions, nous prendrions le premier avion pour fuir cet endroit, mais voilà, notre retour est prévu pour dans 4 jours !

Finalement sans crier gare, nous sommes d’un seul coup happés par une immense foule. Pas d’autre moyen de l’éviter que d’essayer tant bien que mal de slalomer entre les passants, les obstacles, les trous dans la rue, bref un vrai parcours de combattant ! C’est ainsi que tous les jours, nous arpentons les rues, les avenues, les quartiers et sans nous en apercevoir nous nous laissons apprivoiser par cette mégapole oh combien dynamique !

Buenos Aires rassemble plusieurs villes en une. Chaque quartier recèle un caractère qui lui est bien propre. Les uns plus modernes, plus riches, plus sophistiqués, les autres plus anciens, plus pauvres, plus sales, plus artistiques. Certains sont plus dynamiques que d’autres. Je peux imaginer que Buenos Aires, où l’ancien et le moderne font plus ou moins bon ménage selon les quartiers, est une ville intéressante pour les architectes. Il y en a pour tous les goûts. Nous logeons dans le quartier populaire et central de San Telmo. On se croirait presque à Cuba avec ses maisons délabrées et son ambiance un peu bohème.

Euh ! on y prendrait "presque"goût à cette effervescence ! Je dis "presque", car pas sûr que je supporterais longtemps ce bruit continu, entre la rumeur constante du trafic, les ambulances, les générateurs, la musique, de quoi nous rendre gagas. Durant nos quatre jours nous faisons des kilomètres et des kilomètres à pied. La preuve, à la fin de notre séjour j’ai des cloques ! Mais n’est-ce pas le meilleur moyen pour découvrir tous les coins cachés d’une ville ? Certains boulevards sont tellement larges que nous devons nous y prendre à deux fois pour les traverser. En chemin nous découvrons de charmants cafés, bistros, bars, par exemple celui nommé "Le Revolutionaire", sur tous les murs sont affichés des photos de révolutionnaires tels que Gandhy, Mandela, et bien sûr le Che, mais il y a aussi Marx, Trosky et bien d’autres. Nous découvrons aussi des parcs, il y en a d’ailleurs un qui nous a particulièrement plu, il se trouve en face du Teatro Colòn. Moment magique, assis à l’ombre d’un immense et splendide arbre qui ressemble à une gigantesque pieuvre avec ses branches à rallonge, nous écoutons avec bonheur un concerto de JS Bach qui est diffusé à l’aide de minis haut-parleurs enfouis dans le sol. On pourrait se demander que penserait JS Bach s’il voyait le monde d’aujourd’hui ?! En tout cas, il peut être fier, car sa musique a traversé les siècles et en ce moment nous sommes tellement en symbiose avec son art qu’on oublierait presque qu’autour de nous tout s’agite ! Mais il y a aussi la visite des différentes églises, de monuments tels que le Teatre Colòn, du très imposant et austère Congreso National, siège du Sénat et de la Chambre des députés. Nous parcourons également la fameuse Plazza de Mayo où encore chaque samedi  les mères des disparus sous la junte militaire défilent et continuent à réclamer la condamnation des responsables ! Bref vous pouvez imaginer que finalement ces quelques jours ont vite passé.

J’ai de la chance d’avoir mon guide personnel, car sans lui je serai complètement perdue, pour moi cette cité est un vrai labyrinthe. Il semblerait que Pascal soit né avec un GPS intégré tant il est à l’aise n’importe où dans le monde.

MOT DE LA FIN

Je dirais que contrairement à nos précédents voyages, celui-ci a été essentiellement orienté nature (excepté mini passage à Buenos Aires).

On y trouve tout dans la nature, lorsque l’on se donne les moyens de l’observer, de la contempler, de l’écouter, de la chérir. Elle peut se transformer en école de vie. Sa complexité, sa dualité, son immensité, sa puissance, sa fragilité, sa splendeur, sa profondeur, sa diversité, sa musique, ses couleurs, ses formes, sa tolérance, sa sérénité, mais aussi sa violence (tiens en parlant de celle-ci, début mars le volcan Villarica (Chili), celui dont nous avons fait l’ascension en février, était entré en éruption !) Bref, tout est source de réflexion, d’inspiration, de sagesse. Trop peu de gens en sont malheureusement conscients.


Tout dans sa création est tellement bien pensé, du micro aux macros, il n’y a pas une faille ! On peut se demander d’où vient ce génie, cette baguette magique. Le hasard !? Je n’y crois pas. La terre, l’univers sont faits de manière bien trop minutieuse pour que tout se mettent en place par pur hasard. Einstein disait que "Le hasard, c’est Dieu qui se promène incognito".

Après notre passage à Buenos Aires, je me rends compte que tout le monde n’a pas la chance de pouvoir s’échapper du bruit incessant de la ville. Certains pour des raisons économiques n’ont pas le choix ni la possibilité et sont en quelque sorte pris en otage dans le tumulte de cette grande ville. Leur seule réalité est le bruit, la foule, les embouteillages, la pollution !

Durant les vacances d’été (janvier/février) tout au long de notre voyage nous avons rencontré beaucoup de vacanciers argentins, chiliens, brésiliens et nous avons pu constater que ce qui est très en vogue actuellement, surtout chez la gente Sud-Américaine, c’est le selfie, c.à.d de se prendre en photo soi-même ?! C’est le comble de l’égocentrisme à outrance !! Probablement inspiré des Japonais, à l’aide d’une rallonge que l’on installe sur son IPod. Le monde est vu sous le prisme du MOI et...! Moi et le Perito Moreno, moi et Ushuiai, moi et les pingouins, les éléphants de mer (euh parfois la ressemblance est frappante !) moi et la crevette posée au milieu de l’assiette. MOI et tout... c’est dingue, l’être humain est bête à ce point de se sentir si important ?! Les réalités show y sont certainement pour quelque chose dans ce besoin d’être une star ! "Un être humain est une partie du tout que nous appelons "Univers"...Une partie limitée dans le temps et dans l’espace", "Ce qui fait la vraie valeur d’un être humain, c’est de s’être délivré de son petit moi" Einstein.

Le voyage nous montre à quel point nous sommes des privilégiés. Plus je voyage plus je me rends compte de la misère humaine et de l’immense chance que nous avons de vivre du bon côté. Côtoyer la misère des grandes villes me rend triste. Voir des êtres humains transformés en animal dormant à même le sol dans une crasse épouvantable et se nourrissant dans les poubelles me fend le cœur. Aujourd’hui, cela ne devrait plus exister avec les milliards que brassent les super riches de cette planète. Voyager ouvre les horizons, mais à force de les ouvrir, étonnamment il m’arrive d’être désillusionnée. Voilà encore un gouvernement qui s’en met plein les poches !

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